Les voyages de Michael Malapert

Michael Malapert, parlez-nous de votre actualité.

Aujourd’hui on a des projets en Grèce, à Nice, à Madrid.

La prochaine ouverture sera un hôtel à Madrid pour un groupe qui s’appelle Boisset, un Family Office français qui a une centaine d’hôtels, très discret. Ils sont propriétaires par exemple de l’Hôtel Renaissance à Bordeaux installé dans d’anciens silos que les bordelais se sont complètement appropriés.
On a fait récemment l’ouverture du Boudoir des Muses et de la Maison Hamelin à Paris.
Oui j’aime bien les projets atypiques, j’aime bien aller chercher une histoire qui n’est pas forcément l’histoire attendue. Par exemple le Boudoir des Muses était un ancien bordel, un couvent, un théâtre.
Pour nous c’est magnifique. L’histoire était parfaite pour aller creuser et nous donne un super départ.

Que vous évoque le mot “voyage”? 

L’évasion, l’aventure mais surtout l’inspiration artistique et la respiration synonyme de détente et de relâchement. Le voyage me nourrit. J’aime voyager dans plein d’endroits différents. J’ai beaucoup voyagé en Asie. J’aime la culture asiatique, je suis allé en Chine, en Malaisie, au Vietnam.
Ce que j’adore c’est aller visiter des hôtels et des restaurants, forcément ! Mais aussi découvrir aussi toute la culture et l’artisanat d’un pays et aller chercher de l’inspiration sur tous ces domaines-là

Votre dernier voyage ?

J’étais en Ecosse pendant les vacances de la Toussaint. Et il y a un hôtel qui s’appelle the Fife Arms, qui est perdu au milieu des Highlands. Un manoir écossais avec des œuvres d’art incroyables au milieu.
Très beau. Une vraie claque.
C’est l’environnement, le paysage, il y a une atmosphère particulière qui s’installe tout de suite.

Et puis, il y a un hôtel que j’aime bien, à Madrid, c’est le Madrid Edition. On rentre dans le lobby et on voit cet escalier sculptural. Il n’ y a personne qui t’accueille, il n’ y a pas de desk avec des gens derrière.
On arrive devant un geste architectural, dans cet immense lobby avec rien, juste cet escalier incroyable qui t’accueille d’un magnifique geste. C’est l’escalier qui dit « Welcome ». C’est assez audacieux. C’est Très beau.

Vos adresses favorites dans le monde ? Vos destinations et vos hôtels favoris ?

La Provence car c’est mon écosystème. J’ai une maison là bas, dans la Provence des terres qui ma Provence.
J’aime beaucoup Madrid pour sa créativité et son énergie, sa gastronomie et cet hôtel, le Madrid Edition pour son escalier. L’Asie pour son dépaysement.

Racontez-nous votre souvenir de voyage le plus marquant ?

Je suis allé en Guadeloupe quand on fait le village du Clud Med.
J’adore la forêt tropicale primaire, parce qu’il y a une sensation de de perte de repères dans la forêt, une sensation d’immersion totale dans un environnement sauvage.
J’ai vécu ça en Malaisie, en Guadeloupe dans des forêts primaires qui sont des forêts vierges.
C’est assez déstabilisant comme expérience parce qu’on retrouve vraiment dans un milieu sauvage et ça, c’est un vrai voyage. On arrive par une route, on est encore dans des codes qu’on connaît et d’un seul coup on rentre dans la forêt et là on vit quelque chose dont on n’a plus l’habitude aujourd’hui. Il n’y a pas de présence humaine, immergé en pleine nature sauvage, il y une perte de repères.

Votre meilleure expérience gastronomique ?

A Baumanière (membre des Relais & Châteaux) avec le chef le chef Glenn Viel (trois étoiles Michelin) et La Chassagnette (une étoile Michelin) avec le chef Armand Arnal,  à côté d’Arles, dans le delta du Rhône.
Là-bas on est immergé aussi dans un contexte particulier, une scénographie naturelle.
Je pense à Baumanière, avec la vue sur le village des Baux-De-Provence en hauteur. Une expérience à chaque fois dans un milieu naturel magnifique
A La Chassagnette, il y a un potager vraiment incroyable, un des plus beaux potagers que je connaisse.
Tout ce qui est préparé pour la table sort du potager le jour même. C’est une façon de faire dont on n’a plus trop l’habitude aujourd’hui en ville; manger des fruits, des légumes et des herbes qui sortent directement du potager. Cela fait vraiment partie de l’expérience de se balader aussi dans ce potager incroyable.
Il y a 4 personnes à plein temps qui s’occupent de ce potager. On reste à table quatre heures, c’est un défilé de plats, un festival des saveurs.
Je trouve que c’est encore plus marquant parce que ce sont des lieux qui vous immergent dans un contexte, celui de la Camargue pour la Chassagnette ou celui des Beaux de Provence pour Baumanière qui ont une forte personnalité. La nourriture vient encore plus raisonner avec l’environnement.
En Asie, c’est la street food et les marchés de Bangkok par exemple qui m’ont marqués.

L’architecture qui vous le plus marquée

J’aime bien l’architecture californienne, les Case Study Houses.  Ce sont des structures qu’on se trouve dans des villes comme Palm Springs ou Los Angeles, des structures assez légères en métal avec des grandes ouvertures en baie vitrée. Ce que j’aime bien c’est qu’il n’y a pas de frontière entre les espaces intérieurs et extérieurs. Il y a la sensation d’être déjà à l’extérieur, même si on est encore dans la maison, une impression dedans dehors. C’est une idée qu’on trouve beaucoup dans nos projets. Les espaces sont dessinée, structurés mais il y a une intégration du paysage dans la vie de la maison et la frontière qui s’efface entre l’intérieur et l’extérieur.

 Etes-vous plutôt  malle, valise, sac de voyage ou sans bagage ?  

Jamais sans ma Rimowa! 😉. J’ai des valises. Très structurées. Je n’ai pas trouvé mieux que Rimowa pour voyager. C’est léger, c’est super pratique, c’est solide. Le roulement est incroyablement efficace. S’il y un problème, on va en boutique.  Ils te la réparent en deux  minute.
Pour une autre valise il te faut 2 fois plus de force pour déplacer la valise. Celle ci dure longtemps. Et puis elle absorbe les chocs qu’il peut y avoir dans les aéroports. C’est un investissement qui se justifie d’avoir une bonne valise. En voyage une mauvaise valise peut te peser et te pourrir toute ton expérience du voyage.
Je sais de quoi je parle parce que ça m’a déjà pourri un voyage!
Il faut avoir une bonne valise pour se rendre compte. D’ailleurs j’aimerais bien faire une valise!

Globe-trotteur ou voyage immobile ?  

Globe trotteur mais les deux se complètent : le voyage physique permet d’enrichir le voyage immobile de l’esprit. La créativité c’est du voyage dans la tête. La création vient de l’inspiration, de l’émotion et des sens, tu vas piocher dans les voyages à droite et à gauche, ce qui nourrit ton esprit

Etes-vous plutôt plage ou bitume ?

Entre les deux, J’ai une affection particulière pour les terres provençales, la lavande, les oliviers, les cigales.
J’aime le côté méditerranéen.

Un objet indispensable dans votre valise…  

Ce n’est pas un objet mais je profite des temps morts en voyage pour écouter des podcasts sur pleins de sujets différents. Il y a pas mal de moments dans les aéroports, les déplacements, les enregistrements … durant lesquels le cerveau est disponible pour s’ouvrir sur de nouveaux sujets.

Que rapportez-vous de vos voyages ?  

Des matières, des livres, de l’artisanat, des objets. D’Ecosse, j’ai rapporté un plaid en laine écossaise. Et du whisky tourbé.

Quelle serait votre définition du voyage idéal ?

Les voyages en tribu.
Avec mes parents, mes frères et tous les 2 ans, on part dans un endroit où il fait chaud ou il y a la mer, ou il y a la plage. Pour rigoler ce serait un voyage sans mes enfants (rires) mais en vrai, tous les deux ans on fait ça avec des copains, on loue une grande maison, au bord de la mer pour se retrouver.
J’aime bien ce coté communautaire temporaire. La communauté sur le long terme c’est pas forcément une bonne idée mais sur du court terme cela créé des souvenirs plus riches, surtout pour les enfants.
Donc les voyages en tribu avec la famille ou avec des amis aussi.

Le prochain voyage ?

Je vais aller à Athènes, à Madrid à Nice et au Maroc où on a des projets en cours avec le groupe Boisset notamment.
Et de manière personnelle, on est en train d’organiser un voyage avec des amis dans une maison face à la mer dans le sud.
Et puis j’aimerai bien visiter la Birmanie, encore préservée du tourisme de masse ou le Costa Rica où il y une réserve naturelle préservée.

Quel serait le meilleur conseil voyageur que vous donneriez aux lecteurs de Plume Travels?

Le voyage idéal est un chemin dont on revient un peu différent.
Donc le conseil serait de rester ouvert à ce que va provoquer en vous l’expérience pour accueillir ce changement. Se libérer l’esprit pour être réceptif. Quand on revient d’un vrai voyage, on ne revient jamais tout à fait le même.

Maison Malapert
Photo portrait © Laura Stevens