Alixia Meinzel
Le coin de bar d’Alixia : le 44, l’incontournable du Cap Ferret
Les premières notes de Ain’t no Mountain high enough résonnent dans cette cabane en bois vert de gris, que seule une route étroite et irrégulière relie au centre du Cap Ferret.
Un peu plus loin dans la rue, le centenaire Chez Hortense ouvre ses portes à sa clientèle du soir, parmi laquelle les plus curieux, chemises blanches et longues robes vaporeuses, s’arrêtent un instant pour observer les lieux que l’on devine sur leur lèvres “pittoresque”. Le 44, entre lieu dit et institution locale, est demeuré ce qu’il était à son ouverture, un rad animé où se côtoient tous les âges, électrisés sur la piste de danse improvisée par une playlist variée allant du rock à l’électro. Accoudé au bout du bar, devant la fenêtre, on voit – et vit – tout. Autour de tables hautes et de bancs en bois vernis, gravitent familles et amis, venus partager du vin et quelques assiettes dans une simplicité voulue, tandis que d’autres passent faire la bise et repartent, car c’est ainsi la vie de village. Le temps cesse soudain d’avancer, alors que l’heure dorée annonce le crépuscule dans une clarté orangée, préservée par le reflet du soleil sur le bassin d’Arcachon. La végétation abondante filtre le vent et laisse filer l’air doux de la fin d’été entre nos jambes et épaules nues, encore hâlées.
-“Dites moi, qu’est-ce que je vous sers?”
-“Un Americano s’il-vous-plaît.”
Délaissé en faveur du Spritz, son amertume insuffle une douce nostalgie, que l’on redécouvre volontiers dans cet endroit caché, quelque part en France comme au bout du monde.